Au moment même où je commence ce post, les larmes me montent déjà aux yeux ..
Thalie.
Mercredi 9 Mai 2007, 11H13. C'est ce jour là, à cette heure précisément que ta vie c'est arrêtée. Après 5 mois de calvaire, Ton coeur à cessé de battre, alors que tu avais seulement 4ans, 3mois et 22jours précisément ..
Mais parlons d'abord un peu de toi et de ta vie. Tu es née non loin de chez moi, le 17 Janvier 2003. Rien ne nous prédestinais à t'avoir. C'est lors de courses avec ma mère que nous sommes tombées sur l'annonce, ma soeur & moi. Forcément, on s'est donc empressées de noter le numéro de téléphone .. Ma mère n'aimait que les bouviers bernois, çà tombait plutôt bien, surtout depuis le temps que je rêvais d'avoir un chien .. A force de persuasion, j'ai réussi à convaincre mes parents d'aller voir l'élevage où tu résidais .. Le jour où nous y sommes allées, il restait seulement deux chiens : Ta soeur et .. Toi. Tout de suite, notre choix s'est porté vers toi. Avec ta bouille toute ronde et tes grosses pattes, tu nous as fait craquée. Et puis, pour nous, qu'importait le manque de feu sur tes joues, et le manque de blanc au bout de tes pattes. Mais Il fallait faire vite, un monsieur devait venir le lendemain pour réserver une de vous deux. Notre choix étant donc fait, c'est toi que l'on décida d'acheter. Tu es alors arrivée, quelques temps plus tard à la maison. Malgré l'année en "U", nous avons décidé de t'appeler "Thalie", U'Thalie sur tes papiers. Tu t'es révélée être une chienne extraordinaire, malgré quelques petites mésaventures et quelques petits déboires au début. Tu étais toujours là pour nous, pour moi. Moi qui étais toujours fourrée avec toi, qui t'emmenais partout .. Tu étais tout, tout pour moi.
Puis en Septembre 2006, tu t'es fait un ami, Django, le berger australien de mon meilleur ami. Alors tous ensemble, on sortais se promener, on passait nos après-midi ensemble. Ce que je ne savais pas, c'est que les mois qu'on passaient ensemble étaient les derniers ..
Un peu plus tard est alors apparue sur ton nez comme des sortes de petites croutes. Pensant simplement que tu t'étais blessées, on a laissé passer. Mais tu n'arrêtais pas de te gratter, et bientôt, ce fût tes yeux qui commencèrent à être irrités. Puis tu commençais à avoir un comportement bizarre, tu te cachais dans des buissons, comme pour te cacher d'éventuels prédateurs .. Mais on étais tous loin d'imaginer ce qui allait se produire ..
Car rien ne s'améliorait. Nous t'avions emmener une première fois chez un vétérinaire, qui déclara un "staphylocoque", et nous donna un traitement à suivre. Mais rien ne se produisait. Tes yeux et ton nez en étaient toujours au même point, et en plus de çà, on avait l'impression que tu avais de la terre pleins les poils, sans pour autant arriver à les enlever. Alors, un mercredi, ma mère et moi avons pris la voiture, direction Lyon (1h30 de route), pour t'emmener chez un dermatologue. Le résultat fût net : Il fallait te raser. Et c'est en te rasant qu'on découvrit ce qu'il n'allait pas. Ta peau était pleine de boutons .. Mais d'où venaient-ils ? Le vétérinaire a alors effectuer des prélèvements, on attendait le résultat .. Tu passais tes journées à trembler comme une feuille, enveloppée dans une couette. Moi à tes côtés. Je t'ai alors fait une promesse. Celle que tu guérirais, et que tout rentrerais dans l'ordre. Ce que je ne savais pas encore, ma Thalie, c'est que cette promesse, je ne pourrais jamais, jamais la tenir ..
Tu étais sous antibiotiques. 7 comprimés par jours, dont 6 de cortisone. C'était moi qui avait pris la responsabilité de ton traitement. Je ne sais pas si vous savez ce qu'est la cortisone, mais c'est un médicament qui à tendance à exciter les chiens. Puis Les résultats des prélèvements ont été formels : Tu étais atteinte d'une maladie auto-immune. Pour faire simple, ton système immunitaire te détruisais. Mais tout n'était pas réglé, bien au contraire. Les boutons s'étaient transformés en véritables croûtes, formant carrément une carapace épaisse sur ton cou. Ces mêmes croûtes ont commencées à s'ouvrir, et lorsque tu te secouais, du sang s'écoulait. Je vous passe les détails et l'odeur nauséabonde. Mais malgré tout, ta joie de vivre nous faisait tenir le choc et nous faisait continuer. Tout a alors commencé à s'améliorer. Les croûtes avaient quasi disparues, une seule et toute petite restait sur ton dos, tes poils repoussaient, tu reprenais du poids .. La fin d'un calvaire ? Non. Suivant les indications du vétérinaire, ma mère a alors baissé la dose de cortisone, qui te rendais totalement excitée.
Mais là, ça a été la "rechute". On a immédiatement remonté aux doses initiales. Mais rien n'y faisait, tout empirait. Tu passais des nuits à tourner en rond comme un lion en cage, totalement perturbée. Et moi, je pleurais. Comme je pleure actuellement en écrivant ceci. Voyant que rien n'allait et que rien n'irait même au futur, je t'ai alors secrètement fait une deuxième promesse .. Celle de t'accompagner au bout, quoiqu'il arrive. Et celle là, je comptais bien la tenir ..
Mercredi 9 Mai 2007. Je m'en rappelle comme si c'était hier. Je n'avais pas cours le matin et j'étais seule chez moi avec ma mère. Je me rappelle m'être réveillée et avoir entendue ma mère au téléphone avec un vétérinaire .. Instinctivement, j'ai compris. Elle ne prenait pas un simple rendez-vous de routine. Je l'ai alors entendue monter dans ma chambre et j'ai fait semblant de dormir. Doucement, elle m'a réveillée et m'a annoncée qu'elle avait pris rendez-vous avec le vétérinaire. Je me suis levée et je suis descendue, comme si de rien n'était. Tu étais là, dans la cuisine, toute heureuse. Est-ce que tu comprenais ? Au fond, j'en suis certaine. Moi en tout cas, je ne réalisais pas. Nerveusement, je souriais. Je ne pouvais pas m'en empêcher. Je me suis préparée, puis fût l'heure de partir. J'ai ouvert le coffre, et pour la première fois de ta vie tu es montée dedans toute seule, sans que je n'ai eu besoin de dire ou de faire quelque chose. Alors oui .. Oui tu comprenais .. Nous sommes passés chercher mon papi, non loin de chez moi. Et commença un voyage, un voyage qui me semblait interminable. Nous n'allions pas chez le même cabinet vétérinaire que d'habitude, cabinet que nous n'apprécions pas trop. Et puis nous voilà arrivé. Je t'ai sortis de la voiture, et je suis allée te faire marcher en laisse. Tu étais tellement heureuse que tu tirais, ta queue secouait frénétiquement. Et tu me regardais. Est-ce que toi aussi tu comprenais ? Est-ce que, par ces gestes, ce regard, tu me disais Merci ? Merci de t'avoir accompagné jusqu'ici ? Merci de t'avoir accompagné tout le long de ta vie ? Je n'en sais rien. Puis je suis revenue vers ma mère. La phrase "On y va ?" sortit doucement de sa bouche. Comprenant réellement ce qu'il se passait, C'est là, Là et précisément là que je me suis mise à pleurer. Nous sommes alors rentrés dans la salle. Tu étais couchée par terre, moi à tes côtés te serrant dans mes bras, mouillant le peu de poils que tu avais de larmes acres. Peu importait les gens autour. Puis le temps passait. Jusqu'au moment où le vétérinaire s'est approché, annonçant que c'était à "notre tour". Pour moi, la question ne s'est pas posée un instant, et je t'es suivie dans cette salle blanche. Ils t'ont fait monter sur la table. Le vétérinaire t'es examiné. Le verdict était clair. Te laisser t'en aller était la seule solution. Il nous a alors expliquer que de toute manière, avec cette maladie, tu n'aurais pu survire. 1an tout au plus .. Il a alors doucement commencé à préparer une seringue remplie d'un liquide, pendant que je te serrais dans mes bras. Il m'expliquait que c'était mieux pour toi. Mais ça, ça je le savais bien .. L'aiguille s'est alors planté délicatement dans ta patte, et le liquide s'est mélangé à ton sang. Tu as doucement commencé à t'affaisser, et tu es partie pour toujours, entendant dans un dernier murmures les mots que je te chuchotais à l'oreille "Je t'aime, Je t'aime, l'oublie jamais".
J'avais encore que 13ans, et ont venait de m'enlever ce que j'avais de plus chère au monde ..
Celà fait maintenant 3ans, et la douleur et tout aussi intense. Mon clavier se trempe au fur et a mesure et les mots que j'écris deviennent flou. Même si Farès est là, il ne remplacera jamais Thalie, rien ne pourra la remplacer. J'ai perdue ce que j'avais de plus chère au monde. Parce qu'elle ne méritais pas ça. Personne ne mérite ce qu'elle à vécu, ni ce que j'ai vécu moi. L'accompagner dans cette salle à sans doute était la chose la plus dure qu'il m'ait été donné de faire, mais je le devais. Pour elle.
Le pire dans tout ça est aussi ce qui a suivi après. En effet, je suis sortie de la salle et je suis allée voir mon papi, lui annonçant que "c'était finit". Et là, il m'a dit la pire chose qu'on m'ait jamais dite "C'est bon, c'était qu'un chien". Ben pour lui peut-être, mais pour moi, c'était bien plus que ça ..
Je tenais donc à vous faire partager ce petit texte, de Frédéric Beigbeder, que j'ai un peu modifié et que je trouve tout simplement magnifique .. :
"Je pense à toi tout le temps. Je pense à toi le matin, quand je me lève. Je pense à toi en marchant, d'ailleurs je fais exprès de marcher lentement pour pouvoir penser à toi plus longtemps. Je pense à toi quand je vois d'autres chiens, là, je ne peux pas faire autrement que de penser à toi, et de me dire que jamais je ne retrouverais un chien comme toi. Je pense à toi lorsque des souvenirs me reviennent, et j'ai mal. Je pense à toi le soir, au milieu des fêtes, où je me saoule pour penser à autre chose qu'à toi, avec l'effet contraire. Je pense à toi même si je ne te vois pas. Je pense à toi quand je vois tous les autres chiens, quand je me dis que tu aurais été tellement heureux d'être avec eux. J'aimerais tant faire autre chose que penser à toi mais je n'y arrive pas. Si tu connais un truc pour t'oublier, fais le moi savoir. Jamais personne ne m'a manqué comme ça. Sans toi, ma vie est une salle d'attente. Qu'y a-t-il de plus affreux qu'une salle d'attente ? Dans ma salle d'attente, je suis seule, il n'y a pas d'autres blessés graves pour me rassurer, ni de magasines sur une table basse pour me distraire, ni de distributeurs de tickets numérotés pour espérer que mon attente prendra fin. J'ai très mal au ventre et personne ne me soigne. Mais c'est parce que mon seul remède, c'est toi, et que tu ne reviendras jamais."
Merci à tous d'avoir lu tout ça.